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Cinq idées reçues sur les appareils auditifs

Dernière mise à jour : 27 août

Par le Comité international de lutte contre les idées préconçues en collaboration occasionnelle avec des gens très sérieux.

tre humain a ceci de particulier qu’il peut se méfier de ce qui lui est bénéfique, surtout lorsque cela implique un changement visible ou assumé. Les appareils auditifs en sont un exemple éclatant. Mal connus, souvent associés à des clichés vieillissants ou des expériences anecdotiques, ils sont l’objet de toutes sortes de rumeurs — certaines inoffensives, d’autres franchement préjudiciables.


Voici dix de ces idées reçues. Elles ont la vie dure. Pourtant, elles ne résistent pas longtemps à un examen un tant soit peu rigoureux — ou à l’expérience de quiconque a franchi le pas de l’appareillage.


1. « Les appareils auditifs abîment l’audition »

Cette idée repose sur un contresens : on imagine l’appareil auditif comme un amplificateur qui pousse les sons au maximum, quitte à heurter l’oreille. C’est faux. L’appareil n’amplifie pas de façon brute, il ajuste. Il rehausse uniquement les fréquences affaiblies, de manière ciblée, progressive, contrôlée.


Un appareil auditif bien réglé ne force jamais l’audition. Il aide l’oreille à faire son travail là où elle est en difficulté, tout en respectant ses limites. C’est une assistance, pas une agression.


À long terme, cela permet même de préserver les facultés d’écoute en maintenant une stimulation sonore constante, ce qui est essentiel pour éviter le déclin auditif lié à l’inactivité sensorielle.


1. « Inutile si la perte auditive est légère »

Une perte légère n’est jamais anodine. Ce n’est pas parce qu’on entend encore « un peu » qu’on entend bien. Les sons deviennent flous, les voix moins distinctes, les efforts de concentration augmentent — et l’on finit par éviter les conversations trop longues, les environnements bruyants, les échanges à plusieurs.


S’équiper tôt permet de maintenir une vie sociale active, de rester engagé dans les discussions, d’éviter l’isolement progressif. Cela évite aussi au cerveau de désapprendre à entendre, ce qui est plus fréquent qu’on ne le croit : moins de sons, c’est aussi moins de traitement cognitif, et donc un risque accru de déclin.


2. « Les appareils sifflent tout le temps »

On pense au sifflement strident qu’on entendait parfois il y a vingt ou trente ans, lorsque les appareils réagissaient mal à un environnement acoustique imprévu. Aujourd’hui, les modèles récents disposent de systèmes de gestion du son ou antilarsen qui préviennent ce type de désagrément.


En pratique, un appareil bien ajusté ne siffle pas. Et s’il siffle, c’est soit qu'il n'est mal placé dans l'oreille soit qu'il y a un bouchon de cérumen. Ce serait comme reprocher à une voiture de consommer trop… parce qu’on n’a jamais fait la révision.


3. « Ils sont tous gros et voyants »

Voilà une image qui persiste, mais qui ne correspond plus à la réalité. Les appareils modernes sont discrets, légers, parfois totalement invisibles. Certains sont intégrés dans le conduit auditif, d’autres se glissent derrière l’oreille avec une finesse presque imperceptible.


Le port d’un appareil n’est plus synonyme de « stigmate ». Il passe inaperçu dans la grande majorité des cas. Et quand bien même il serait visible, il témoigne d’une démarche assumée, tournée vers l’écoute, la présence, le lien. Ce n’est pas une faiblesse ; c’est un outil d’autonomie.



4. « C’est inutile après un certain âge »

C’est une des idées les plus dommageables, parce qu’elle repose sur un renoncement : « À quoi bon, maintenant ? » Or, l’audition est un sens fonctionnel jusqu’au bout. Il n’y a pas d’âge pour réentendre ses proches, participer à une discussion, rire à une blague.


S’équiper tardivement permet souvent de retrouver un lien avec le monde, avec sa famille, avec soi. Ce n’est jamais « trop tard » pour entendre. Ce qui est trop tard, en revanche, c’est d’avoir attendu sans jamais essayer.


5. « Un seul appareil suffit »

On pense ici à des personnes équipées d’un seul côté, alors même que leur perte est bilatérale. Le raisonnement est tentant : « C’est déjà mieux que rien ». En réalité, cela revient à écouter un concert avec une seule oreille.


Les deux oreilles sont conçues pour fonctionner ensemble. L’appareillage binaural permet de localiser les sons, de mieux comprendre la parole dans le bruit, de réduire l’effort mental nécessaire. Deux appareils, c’est la norme en cas de perte des deux côtés. C’est plus équilibré, plus fluide, plus confortable.


Conclusion


Les idées reçues ont ceci de commun qu’elles rassurent plus qu’elles n’informent. On les adopte pour ne pas avoir à y réfléchir. Mais lorsqu’il s’agit de santé auditive, il est utile voire salutaire de prendre le temps de déconstruire ces croyances.


S’équiper, ce n’est pas céder. C’est choisir. Choisir d’entendre, de rester présent, de maintenir sa place dans le monde qui parle. Ce n’est pas un renoncement à l’autonomie : c’est une reconquête.


Je finirais par ce mot de la fin : Silly Walk ;)

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Jonathan ZERBIB, créateur de Ouïe Audition et Ouïe Shop


Expert en audiologie, je partage avec vous les dernières innovations et conseils en matière d'audition. De la découverte des appareils auditifs de pointe aux sujets d'actualité sur l'audition et la société, ma mission est de vous éclairer et d'améliorer votre expérience auditive au quotidien.



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